RÉFLEXIONS

(septembre 2023)

Les Restos du Coeur crient au secours !
Les médias s’emballent :
Chic ! Une occase de faire du spectacle autour de la générosité publique au service surtout
de la bonne conscience générale !
Les Restos du Coeur et les autres, Secours Populaire, Secours Catholique, Emmaüs, Petits Frères des Pauvres
Et toutes les autres assos caritatives ne se trouvent pas en difficulté parce qu’elles manquent de fric, mais parce qu’il y a trop de pauvres !
Qu’ils se cassent ailleurs, ces pauvres, font chier !
Ah, ils sont d’ici ?

Plus de 50 % de la population française déclare avoir du mal à boucler les fins de mois et sautent des repas de temps en temps alors que le chômage n’a jamais été aussi bas !
Pourquoi ?
Les hommes politiques sont responsables ?
Changeons-les !
C’est pareil ?
Forcément ils sont tous biberonnés aux mêmes concepts promus par les chantres du néo-libéralisme, captifs des lobbyes, des amis à Rolex, et des propriétaires de capitaux.
Alors, luttons contre le néo-libéralisme.
Comment ?
T’as vu les manifs étouffés sous les claques des flics ?

Une grève du clic !
Tu te déconnectes.
Tu captes ?
Pour que le virtuel tombe en ruine
Et ne reste que le réel : ceux qui bouffent au milieu de ceux qui ont faim.
Et comment il est alors facile de partager.
Chic !

 

WILLERVAL, auteur.

Partageons nos rêves. (septembre 2022)

Je dis. Non, je ne dis pas. Si je dis, on discute, ou plutôt on se dispute, au mieux. Quand je dis, le plus souvent tu ne m’écoutes pas. On ne dialogue pas, on soliloque à tour de rôle. Nos lèvres s’agitent et nos paroles s’envolent pour rien. Ne valent rien. Qu’est-ce qu’on en sait pour vouloir dire ? On est expert en quoi ? Dis-moi ? Écoute ceux qui savent, et opine. C’est ça l’opinion publique : répéter ce que disent ceux qui savent.
Je pense. Tu penses ? Tu penses ! Mais qui es-tu pour oraliser tes pensées ? Tes réflexions ? Tes convictions ? Tu es juste bon à tchatcher sur le Net, à enfler le flux des interjections-déjections !Tu dis ? Tu oses dire ? T’as fait quoi comme étude ? T’as lu quoi dans ta vie ? Tu viens d’où, là ?Ta voix, ta voix. On s’en fout, de ta voix ! Tu la déposes dans l’urne et tu retournes au boulot, au bistrot, au dodo ! Aux réseaux sociaux, le dit ! Au complot, le contredit !
Quoi, la démocratie ? Tu as déjà le droit de vote. Qu’est-ce que tu veux de plus ?Mais tu as entendu dire que la démocratie électorale ne suffit plus à légitimer les décisions des gouvernants. Tu constates la démobilisation des citoyens, les campagnes électorales qui intéressent faiblement la population, et une abstention majoritaire.
Il est vrai que même des dirigeants ressentent le besoin de faire participer davantage les citoyens aux décisions et annoncent différents dispositifs qui ne pourront sans doute pas mobiliser davantage de monde…
Ce qui fait défaut, ce n’est pas forcément d’être plus nombreux à participer au processus décisionnel.Ce qui manque, c’est de faire se rencontrer nos aspirations individuelles à un destin commun enviable par tous, ou au moins par le plus grand nombre : retrouver du sens à notre existence et relever le défi de l’avenir qui s’annonce.
La démocratie est un outil que se donnent certaines civilisations pour lutter en commun contre la violence entre membres et fonder une vision commune de l’avenir et du Bien. Elle se base sur des valeurs qui dépassent les intérêts particuliers.
La démocratie, c’est l’accueil de l’autre pour un avenir commun.
L’être humain est d’abord un récit. Le monde des humains se construit par la parole. Le partage de la parole est nécessaire pour partager un même monde. La parole construit des récits communs et aide chaque individu à trouver sa place, tout en étant coauteur du récit. Si chacun ne trouve pas l’espace pour exprimer et partager ses préoccupations et ses attentes, alors, c’est une minorité qui s’approprie le récit commun et l’impose à tous.
Parfois la raison, nourrie de démonstrations extérieures, n’entend plus nos aspirations profondes. Mais des rêves nous habitent.
Chacun rêve, et chaque rêve est légitime. Mon rêve vaut le tien. Quels que soient nos modes de pensée, nos cultures, notre niveau d’étude et nos habiletés langagières, nous rêvons.
Mêlons nos rêves en les faisant résonner dans l’espace public. Partageons nos rêves : les rêves, c’est ce qui transforme le réel en un espace à vivre ; à vivre mieux ; à vivre bien. Leurs échos tisseront à terme un idéal commun qui mobilisera notre énergie.
Ouvrons des espaces et des moments réguliers où chacun peut raconter ses rêves. Nul doute que ces expressions multiples mais partagées nourrissent un récit polyphonique harmonieux et commun.
Les artistes sont des accoucheurs de rêves. Les artistes, jongleurs de mots, savent capter leurs rêves pour produire ce qu’ils créent et raconter d’autres possibles.
Qu’ils mettent à disposition leur art et leurs lieux pour favoriser partout l’expression des rêves de chacun. Qu’ils aident ceux, qui en ont besoin, à rêver à voix haute. À voix libre. Qu’ils tissent au-dessus de nos cités des filets pour retenir nos rêves et nos voix d’humains réhabilités, désireux de vivre ensemble, malgré l’exploitation de nos individualismes par les mercantiles.Vivons ensemble de jubilatoires rêves-parties.

 

WILLERVAL, auteur.

Les lumières et la nuit. (mars 2022)

Ce 2 mars 2022 au soir, le Président Macron a dénoncé l’agression de l’Ukraine par la Russie ainsi que la responsabilité personnelle du dirigeant Russe Poutine, et il s’est présenté comme l’un des défenseurs d’une démocratie partout en danger. Depuis, il a fait acte de candidature aux prochaines présidentielles.

Oui, partout la démocratie est en danger, pour des causes communes, et non, le Président Macron, comme beaucoup d’autres, n’est pas tout à fait l’un de ses défenseurs les plus acharnés.

Cette alerte ne se veut pas partisane mais un simple appel : la démocratie ne s’use que lorsque les citoyens se désengagent et ne se résume pas à l’organisation régulière d’élections libres.

L’agression contre Ukraine aujourd’hui l’illustre à sa façon.

Si Poutine est seul responsable du déclenchement de la guerre, qui est responsable du fait que Poutine dirige la Russie depuis si longtemps, quoiqu’il fasse de contraire au Droit (assassinats et emprisonnements d’opposants et de journalistes, guerre en Tchétchénie, annexion de la Crimée, bombardements de la Syrie, …) ?

Chaque citoyen russe qui a contribué au maintien de Poutine au pouvoir.

Tous les dirigeants de la planète qui se sont succédé face à lui sans réagir.

Tous les citoyens des pays de la planète qui ont permis à leurs dirigeants de ne pas réagir face à Poutine.

Nous.

Moi.

À chacun sa part. Nous sommes tous devenus des faiseurs de Poutine. Et des autres.

Et donc non, cette guerre en Ukraine n’est pas une tragédie contre laquelle on ne pourrait rien, au sens cornélien du mot, un événement extérieur qui s’imposerait aux hommes.

Elle est le produit d’une faillite démocratique.

Chaque être humain qui interroge la complexité du monde dans lequel il évolue et exprime les contours du monde nouveau dans lequel il souhaiterait vivre est une flamme qui repousse les ténèbres.

Moins il y a de flamme et plus la nuit s’obscurcit.

S’il y a eu un Siècle des lumières, s’annonce le siècle de la nuit.

C’est de ce Siècle des lumières qu’en France est née la lutte contre l’obscurantisme et les dogmes religieux qui empêchaient les hommes et les femmes de penser.

Pour cela, nos prédécesseurs se sont dotés d’un outil, la laïcité.

La laïcité, ce n’est pas, contrairement à ce que fait mine de croire notamment le Président Macron, une arme contre le fait religieux. C’est un instrument qui vise à empêcher le triomphe sur les esprits de tout cléricalisme, c’est-à-dire la domination d’une idéologie.

Objectivement, ce ne sont pas les intégrismes religieux qui aujourd’hui malmènent le plus nos capacités de penser. Depuis la chute du mur de Berlin, c’est l’impossibilité de remettre en cause l’économie libérale et ses lois soi-disant souveraines qui immobilisent notre capacité à penser et favorisent notre sentiment d’impuissance.

Comment, de notre position de citoyen lambda, pouvoir embrasser d’un coup ce monde globalisé ?

Cette incapacité à penser est renforcée par la dématérialisation croissante du monde.

D’abord parce qu’elle multiplie les divertissements facilement accessibles (réseaux sociaux, plates-formes vidéo, échanges numériques, télés…) qui mobilisent « le temps de cerveau disponible » ; parce qu’elle favorise l’assouvissement des désirs par une surconsommation instantanée ; parce qu’elle réduit considérablement notre autonomie (obsolescences programmées des matériels, mises à jour automatiques imposées, utilisation des moteurs de recherche qui rend le savoir superflu et amenuise notre mémoire, réduction de notre libre arbitre par la multiplication des applications chargées de nous faciliter la vie) ; et parce qu’elle nous habitue à une pensée binaire puisqu’il ne s’agit plus que de choisir entre 0 ou 1, oui ou non, j’aime ou j’aime pas… C’est oublier que les mathématiques démontrent qu’il existe une infinité de nombres entre le 0 et le 1 et que la philosophie nous explique qu’il y a une  multitude de nuances entre le oui et le non, le j’aime ou j’aime pas.

Toute tentative de simplifier le monde est d’essence totalitaire.

En France et dans une grande partie de la planète, depuis des années, la peur encore paralyse notre raison : la répression accrue des comportements considérés par les gouvernants comme incivils ou protestataires, la violence des propos échangés sur les réseaux sociaux et leurs débordements moins virtuels, la multiplication des fake news, les attentats, le terrorisme, la pandémie et maintenant cette guerre en Europe avec la menace nucléaire brandie par le dirigeant Russe nous insécurisent. La théorie du grand remplacement aussi réveille les nationalismes les plus nauséabonds et promeut le repli sur soi.

Or, les neurosciences nous apprennent qu’en cas de fortes charges émotionnelles telles que l’angoisse, seule la partie basse du cerveau, dit « reptilien » parce que spécialisé dans les réactions primaires liées à la survie, est irriguée et donc fonctionne à plein régime contrairement aux autres zones. La peur inhibe la pensée. Il n’y a donc pas de démocratie possible en état de peur.

Par conséquent, l’enjeu permanent d’un état démocrate est de faciliter la pensée et son expression chez chacun de ces citoyens.

La fonction principale d’un dirigeant d’une démocratie n’est pas d’exercer un pouvoir susceptible de protéger ses concitoyens mais bien de garantir la capacité de penser à chacun.

La liberté, c’est le choix.

Un être humain qui a de moins en moins la capacité de choisir et de penser, qui est de plus en plus surveillé, contrôlé, pisté, diverti, angoissé et instrumentalisé n’a plus les moyens d’agir en citoyen.

Moins il y a de citoyens agissant en tant que tels et moins il y a de démocratie vivante.

Il est possible de témoigner qu’en France la démocratie se porte mal en dépit de réactions populaires salutaires et méprisées : manifestations de plus en plus violemment réprimées, Nuits debout aux acteurs expulsés, gilets jaunes avec des cahiers de doléances enterrés, une convention citoyenne aux propositions ignorées… Comment ne pas comprendre l’abstention constatée lors d’élections qui ne signifient plus rien pour des électeurs invités à participer à une démocratie juste formelle.

Ressaisissons-nous !

Méfions-nous des émotions collectives, des slogans, des fausses promesses, des leurres électoralistes et de ceux qui souhaitent nous protéger.

Osons la controverse.

Imposons nos thèmes de campagne.

Participons aux débats.

Exerçons notre raison.

Confrontons respectueusement nos arguments.

Ne donnons pas simplement notre voix, faisons-la entendre !

Redevenons responsables de notre vie et de notre démocratie.

Pour chaque citoyen qui ne pense plus, une flamme s’éteint.

Après chaque flamme éteinte, la Nuit s’avance.

Et c’est pendant la Nuit que surviennent les cauchemars !

Willerval, auteur

Luc Szczepaniak

Les lumières et la nuit. (mars 2022)

Ce 2 mars 2022 au soir, le Président Macron a dénoncé l’agression de l’Ukraine par la Russie ainsi que la responsabilité personnelle du dirigeant Russe Poutine, et il s’est présenté comme l’un des défenseurs d’une démocratie partout en danger. Depuis, il a fait acte de candidature aux prochaines présidentielles.

Oui, partout la démocratie est en danger, pour des causes communes, et non, le Président Macron, comme beaucoup d’autres, n’est pas tout à fait l’un de ses défenseurs les plus acharnés.

Cette alerte ne se veut pas partisane mais un simple appel : la démocratie ne s’use que lorsque les citoyens se désengagent et ne se résume pas à l’organisation régulière d’élections libres.

L’agression contre Ukraine aujourd’hui l’illustre à sa façon.

Si Poutine est seul responsable du déclenchement de la guerre, qui est responsable du fait que Poutine dirige la Russie depuis si longtemps, quoiqu’il fasse de contraire au Droit (assassinats et emprisonnements d’opposants et de journalistes, guerre en Tchétchénie, annexion de la Crimée, bombardements de la Syrie, …) ?

Chaque citoyen russe qui a contribué au maintien de Poutine au pouvoir.

Tous les dirigeants de la planète qui se sont succédé face à lui sans réagir.

Tous les citoyens des pays de la planète qui ont permis à leurs dirigeants de ne pas réagir face à Poutine.

Nous.

Moi.

À chacun sa part. Nous sommes tous devenus des faiseurs de Poutine. Et des autres.

Et donc non, cette guerre en Ukraine n’est pas une tragédie contre laquelle on ne pourrait rien, au sens cornélien du mot, un événement extérieur qui s’imposerait aux hommes.

Elle est le produit d’une faillite démocratique.

Chaque être humain qui interroge la complexité du monde dans lequel il évolue et exprime les contours du monde nouveau dans lequel il souhaiterait vivre est une flamme qui repousse les ténèbres.

Moins il y a de flamme et plus la nuit s’obscurcit.

S’il y a eu un Siècle des lumières, s’annonce le siècle de la nuit.

C’est de ce Siècle des lumières qu’en France est née la lutte contre l’obscurantisme et les dogmes religieux qui empêchaient les hommes et les femmes de penser.

Pour cela, nos prédécesseurs se sont dotés d’un outil, la laïcité.

La laïcité, ce n’est pas, contrairement à ce que fait mine de croire notamment le Président Macron, une arme contre le fait religieux. C’est un instrument qui vise à empêcher le triomphe sur les esprits de tout cléricalisme, c’est-à-dire la domination d’une idéologie.

Objectivement, ce ne sont pas les intégrismes religieux qui aujourd’hui malmènent le plus nos capacités de penser. Depuis la chute du mur de Berlin, c’est l’impossibilité de remettre en cause l’économie libérale et ses lois soi-disant souveraines qui immobilisent notre capacité à penser et favorisent notre sentiment d’impuissance.

Comment, de notre position de citoyen lambda, pouvoir embrasser d’un coup ce monde globalisé ?

Cette incapacité à penser est renforcée par la dématérialisation croissante du monde.

D’abord parce qu’elle multiplie les divertissements facilement accessibles (réseaux sociaux, plates-formes vidéo, échanges numériques, télés…) qui mobilisent « le temps de cerveau disponible » ; parce qu’elle favorise l’assouvissement des désirs par une surconsommation instantanée ; parce qu’elle réduit considérablement notre autonomie (obsolescences programmées des matériels, mises à jour automatiques imposées, utilisation des moteurs de recherche qui rend le savoir superflu et amenuise notre mémoire, réduction de notre libre arbitre par la multiplication des applications chargées de nous faciliter la vie) ; et parce qu’elle nous habitue à une pensée binaire puisqu’il ne s’agit plus que de choisir entre 0 ou 1, oui ou non, j’aime ou j’aime pas… C’est oublier que les mathématiques démontrent qu’il existe une infinité de nombres entre le 0 et le 1 et que la philosophie nous explique qu’il y a une  multitude de nuances entre le oui et le non, le j’aime ou j’aime pas.

Toute tentative de simplifier le monde est d’essence totalitaire.

En France et dans une grande partie de la planète, depuis des années, la peur encore paralyse notre raison : la répression accrue des comportements considérés par les gouvernants comme incivils ou protestataires, la violence des propos échangés sur les réseaux sociaux et leurs débordements moins virtuels, la multiplication des fake news, les attentats, le terrorisme, la pandémie et maintenant cette guerre en Europe avec la menace nucléaire brandie par le dirigeant Russe nous insécurisent. La théorie du grand remplacement aussi réveille les nationalismes les plus nauséabonds et promeut le repli sur soi.

Or, les neurosciences nous apprennent qu’en cas de fortes charges émotionnelles telles que l’angoisse, seule la partie basse du cerveau, dit « reptilien » parce que spécialisé dans les réactions primaires liées à la survie, est irriguée et donc fonctionne à plein régime contrairement aux autres zones. La peur inhibe la pensée. Il n’y a donc pas de démocratie possible en état de peur.

Par conséquent, l’enjeu permanent d’un état démocrate est de faciliter la pensée et son expression chez chacun de ces citoyens.

La fonction principale d’un dirigeant d’une démocratie n’est pas d’exercer un pouvoir susceptible de protéger ses concitoyens mais bien de garantir la capacité de penser à chacun.

La liberté, c’est le choix.

Un être humain qui a de moins en moins la capacité de choisir et de penser, qui est de plus en plus surveillé, contrôlé, pisté, diverti, angoissé et instrumentalisé n’a plus les moyens d’agir en citoyen.

Moins il y a de citoyens agissant en tant que tels et moins il y a de démocratie vivante.

Il est possible de témoigner qu’en France la démocratie se porte mal en dépit de réactions populaires salutaires et méprisées : manifestations de plus en plus violemment réprimées, Nuits debout aux acteurs expulsés, gilets jaunes avec des cahiers de doléances enterrés, une convention citoyenne aux propositions ignorées… Comment ne pas comprendre l’abstention constatée lors d’élections qui ne signifient plus rien pour des électeurs invités à participer à une démocratie juste formelle.

Ressaisissons-nous !

Méfions-nous des émotions collectives, des slogans, des fausses promesses, des leurres électoralistes et de ceux qui souhaitent nous protéger.

Osons la controverse.

Imposons nos thèmes de campagne.

Participons aux débats.

Exerçons notre raison.

Confrontons respectueusement nos arguments.

Ne donnons pas simplement notre voix, faisons-la entendre !

Redevenons responsables de notre vie et de notre démocratie.

Pour chaque citoyen qui ne pense plus, une flamme s’éteint.

Après chaque flamme éteinte, la Nuit s’avance.

Et c’est pendant la Nuit que surviennent les cauchemars !

Willerval, auteur

Luc Szczepaniak

Depuis une dizaine d’années, tout nous pousse davantage vers une vie dématérialisée.

Aujourd’hui, la crise de la COVID nous invite à nous isoler, à nous fixer bien sagement devant les écrans et à vivre des partages de plus en plus virtuels. 

Notre corps serait une source de dangers et il faudrait s’en protéger, s’en détacher.

Les marques d’affection (poignée de mains, embrassades, câlins…) sont prohibés.

La porte s’ouvre, à la grande satisfaction des transhumanistes, sur une humanité nouvelle qui sacrifierait corps et cœur pour n’être plus qu’un esprit dépendant des nouvelles technologies et acteur d’un monde virtuel.

Or, nous sommes des individus, c’est à dire indivisibles. Je revendique de m’accomplir en épanouissant concomitamment mes trois dimensions. C’est principalement le but des pratiques artistiques.

Est-ce pour cela que la culture et les plaisirs de la table sont aujourd’hui si mal traités au profit d’activités numériques?

De plus en plus d’études démontrent que le toucher est un acte essentiel au développement de tout être humain tout au long de sa vie. Charles Pépin vient de publier un livre (La rencontre- éditions Allary) qui démontre que la rencontre est une nécessité. Célia Izoard nous alerte avec son livre « Lettres aux humains qui robotisent le monde, merci de changer de métier » aux éditions de la dernière lettre.

Le gouvernement lui-même reconnaît les risques de dépression généralisée qu’entraîne l’isolement. Mais il ne change pas de politique. Il conseille simplement de consulter des psy !

J’exprime ici mon besoin de contact affectif pour mon bien-être, ma santé et mon inclusion sociale. C’est ainsi que je peux être présent au monde réel et non virtuel. C’est un besoin fondamental à tout être humain, comme boire et manger. Toute limitation de ce besoin est une atteinte à notre liberté et  à notre humanité. En cohérence avec mes valeurs et mes écrits sur le lien entre humains, je ne peux que me mobiliser.

 

C’est pourquoi j’ai créé le logo joint, que je prends l’habitude d’accoler à ma signature dans mes messages et que j’exhibe pacifiquement à travers la France dans les lieux publics.

Si vous partagez ma vision de l’homme et de la femme, vous pouvez le télécharger et l’utilisez à toutes fins utiles, sauf commerciales.

 

BIZ.